Le compositing en animé, kézako ?

Si vous vous intéressez au processus de création des animés, sans doute avez-vous déjà vu passer le terme de « compositing ». Or, si on arrive à s’en faire une idée plus ou moins générale, difficile de savoir précisément de quoi il est question quand le terme apparait dans les discussions. Je vous propose donc qu’on s’attarde un peu sur cette partie méconnue mais réellement incontournable dans les animés d’aujourd’hui.

Le compositing, qu’on trouve parfois sous les termes « composition » ou « photographie », consiste à assembler les différents éléments à l’image pour créer une scène cohérente, sans que l’on distingue les différents calques qui ont été utilisés pour la composer. Ainsi, ce département intervient après le travail des animateurs et on peut grossièrement diviser leurs fonctions en deux. Premièrement, assurer la cohérence d’une scène en faisant en sorte que les personnages ou les objets au premier plan se fondent avec le décor. Deuxièmement, implanter des effets numériques et des mouvements de caméra selon les directives du storyboard établi par le réalisateur.

En réalité, les deux aspects sont plus ou moins indissociables, puisqu’on ne peut par exemple pas intégrer d’éléments 3D aux dessins plus classiques sans travail sur la lumière. De fait, c’est à ce moment de la production qu’on va rajouter l’éclairage d’une lampe, le feu d’un incendie, un nuage de brouillard, etc. Par extension, ils vont également contribuer à l’ambiance d’une scène, en donnant une teinte plus blanche lors d’une séquence hivernale, ou en accentuant les couleurs lors d’une séquence estivale. Ils s’occupent également d’appliquer des textures aux objets, des motifs aux vêtements, et c’est aussi à eux que l’on doit les fameux rais de lumière censurant des plans un peu trop impudiques.

 

De manière générale, c’est le compositing qui va donner à une scène sa profondeur, en jouant avec la lumière, mais aussi les zooms, défilements et autres mouvements de caméra. De ce fait, cette étape joue également un rôle crucial dans la représentation du mouvement. Un personnage aura beau être extrêmement bien animé, si on a l’impression qu’il ne fait que glisser sur le décor, la séquence ne sera pas convaincante.

Même si le travail de compositing peut être fait déjà en amont, avec des séquences non finalisées, le gros du travail se fait généralement sur la fin du processus de création, juste avant le montage et la livraison des images finales. De fait, c’est une des étapes les plus sensibles aux soucis de production et de planning. Ainsi, si vous regardez un animé et que des éléments semblent jurer avec le reste, vous saurez qu’il y a eu un souci à cette phase et que cela est révélateur d’une production qui a dû se faire dans l’urgence.

Sources : Washi’s Blog, Furansujin Connection, Usapen no Yakata

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